Chez Léane

Tout en causant, ils étaient arrivés dans le quartier des habitations. Le bourgeois s'arrêta, et tenta de consoler Léane. Ce qui revient à dire qu'il lui tapota maladroitement le dos, en lui murmurant qu'il était désolé. Il hésitait à la prendre dans ses bras, alors qu'ils se connaissaient depuis quelques heures seulement. Elle était pour lui une jeune fille timide et effarouchée. Mais elle semblait avoir besoin d'amitié et de réconfort. Aussi il l'enlaça doucement, mais gauchement. Au bout d'un instant, il s'enhardit à lui caresser les cheveux.

- Là, là. Ca va aller mieux. Vous devriez vous reposer, je pense. Pourquoi ne pas aller vous coucher ? Allons, montrez moi votre maison.

Il l'accompagna jusqu'à une habitation à laquelle il ne prêta pas attention tant il était préoccupé par la jeune femme qu'il tenait par l'épaule. Ils entrèrent...

Léane avait réellement besoin de réconfort. Ce n'était pas l'une de ses multiples comédies. Lorsqu'ils entrèrent chez elle, elle s'effondra sur son lit. Elle pleura, longtemps. Puis, entre deux sanglots, elle pria le propriétaire des étuves de la laisser.

- Si cela ne vous gène pas, nous remettrons à demain votre paie. Je suis vraiment désolée, mais... Cela fait si mal.

Elle se remit à pleurer, encore et toujours.

- Je ne savais même pas qu'elle me manquait autant...

Elle pleurait encore lorsqu'il partit. Hoquetante, elle se déshabilla et se coucha. Elle mit longtemps à s'endormir, mais enfin, elle sombra dans les méandres du sommeil.