Tenant toujours fermement l'elfe qui l'accompagnait, Boris l'entrainait petit à petit vers le campement et la tente de Morgane. Heureusement, car il n'aurait pu supporter plus longtemps le bavardage incessant de cette peste qui le suivait. Il connaissait désormais les moindres détails de sa vie sans même connaitre son prénom. Elle lui avait tout raconté : de son village à sa santé, en passant par ses amis et même par la météo !
Elle était pourtant jolie, et Boris aurait volontiers tenté de la séduire si il n'avait été découragé avant même d'essayer. Mais elle était bien à son gout, cette petite, et il pourrait peut-être passer au-dessus de ce handicap si elle devenait une alliée de choix... Il valait toujours mieux avoir des maitresses utiles et puissantes répandues un peu partout : à la fois pour être au courant de tout et aussi pour gagner les faveurs de l'autorité supérieure.
C'était pourquoi il entrainait l'elfe chez Morgane : si elle devenait l'une de ces chevalières, ce serait très bon pour lui. De plus, elle était naïve : une proie de choix... Lorsqu'ils arrivèrent au centre du campement, Boris prit une voix charmeuse, enjôleuse et qui laissaient planer certaines suggestions :
- Ma chère, nous sommes arrivés. Cela me fend le coeur mais je dois vous laisser quelques instants : je dois annoncer notre arrivée. Mais ne vous inquiétez pas, je reviendrai bien vite... Attendez moi là, je vous en conjure !
Il fit mine de s'éloigner, puis se retourna et revint vers la jeune femme. Il aurait fait un très bon acteur...
- Oh, mais j'y pense, ma douce... Vous avez omis de me dire votre nom. Voyons, quel sublime nom peut porter une aussi belle femme ?
En prononçant ces paroles, lui n'omit pas de la contempler de haut en bas et de laisser s'attarder son regard insistant sur les formes de celle qui lui faisait face. Puis il releva les yeux vers elle et la fixa, enjôleur.