Dans les appartements de la Reine

Océane, suivie de sa dame de compagnie entra dans le salon de sa suite.On y avait déja disposé un édredon bien garni, un fauteuil neuf et une chemise de nuit à son attention.
Sur une petite table de chevet étaient déposés un livre relié de cuir, et une grande choppe d'hydromel au cas ou elle voudrait se désalterer.
Océane fut immédiatement reconnaissante au serviteur qui lui avait préparé cela: Elle n'avait qu'une envie, s'asseoir sur le fauteuil moelleux te lire.

-Isa, pourrais-tu défaire mes bagages et me faire monter quelques lampes s'il-te-plaît? demanda-t-elle.
Et un repas, aussi. Bien sûr, tu peux t'en prendre un aussi pour toi et venir le partager avec moi, cela me ferait très plaisir! ajouta-t-elle. Elle avait craint de paraître malpolie.

Je suis idiote, aucune reine normale n'essaierait d'être gentille avec ses sujets. Je ne suis vraiment pas taillée pour ça, mais il hors de question que je me montre tyrannique avec tous le monde.

Isa revint, accompagné d'un de ses servants nommé John, portant en équilibre trois lampes à huile tandis que l'aide cuisinier poussait un chariot croûlant sous les volailles, fromages, pains, soupes de légumes...
Pour faire aussi vite, ils avaient sans doute été prévenus de l'arrivée iminante de leu souveraine.

[b]-Et voila pour le repas, déclara John. J'espère que sa majesté sera satisfaite.

Voyant qu'il traînait un peu des pieds pour sortir de la pièce, Océane soupira puis lui donna une miche de pain. Après tout, John était un jeune homme seulement et agissait encore souvent comme un gamin.

-Maintenant, pourriez-vous nous laisser seule et ne faire entrer personne s'il-vous-plaît? sollicita la reine avec une impatience non contenue.

- Bien sûr vôtre majesté, je vous laisse, déclara le jeune homme, s'inclinant et reculant à la fois.

Océane se laissa choir sur le fauteuil, en soupirant de soulagement. Sa journée, enfin ses journées de déplacement étaient enfin terminées, finissant également pour de bon son echec en germanie.
Elle avait hâte de reprendre ses activités normales.
Océane se servit dans le chariot de victuailles et le décala légèrement pour que Isa, assise en face d'elle sur un tabouret puisse s'y servir.
La Reine savoura la nourriture, puis demanda à sa dame de compagnie de se retirer dans la pièce attenante qui constituait la chambre de la jeune fille.
Pour sa part, elle se rendit dans la grande chambre à coucher royale, tenta de lire quelques lignes de son livre mias sombra finalement dans une légère somnolence. Ses devoirs de Reine attendraient le lendemain.

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(à l'extérieur)

Les devoirs n'attendraient pas tant que ça... L'intendant, étant passé sans trop de peine devant les gardes qui l'avaient regardé sous le nez d'un air soupçonneux, devait à présent affronter la reine. Devant la grande porte menant à la chambre royale, il épousseta une nouvelle fois sa tenue déjà impeccable, s'éclaircit la gorge et fit un signe au garde qui l'avait suivit. Celui-ci, plutôt que de frapper à la grande porte comme l'intendant s'y serait attendu, frappa trois coup de son poing replié contre le battant d'une petit porte dissimulée dans les boiseries. Après quelques minutes d'attente, la porte s'ouvrit devant une jeune femme, apparemment suivante de la reine, qui serrait sa robe contre son corps. Les yeux ensommeillés et les traits tirés, elle semblait avoir été tirée de son sommeil. Le garde prit la parole :

- Monsieur l'intendant sollicite un entretien avec la reine, malgré l'heure tardive. Il paraît que c'est important. Pourriez vous aller vérifier qu'elle ne dort pas, dame Isa ?

L'intendant, jusqu'ici oisif, le resta. Il ne fit que déplacer le poids de son corps de la jambe gauche à la droite en acquiscant de la tête. "Dame Isa" grommela un bon moment, insista sur l'impolitesse dont avait fait preuve le garde en reveillant une jeune femme dans la fleur de l'age et qui avait besoin de sommeil après son voyage éreintant de la journée, puis finit par dire que bon, d'accord, elle allait vérifier. La porte se réferma, et l'intendant songea qu'il n'avait jamais eu à rendre visite à la reine la nuit, ayant déjà rarement à lui rendre visite - il était l'intendant du roi, après tout - et qu'il n'avait jamais pu observer le protocole à cette heure là, lui qui se vantait de tout connaître de la cour, des amourettes des jeunes bourgeois aux lois décrétées par l'étiquette.

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(à l'intérieur) [système bizarre, je sais, mais je ne savais pas comment faire...]

Dame Isa, la robe toujours serrée autour d'elle, referma la porte, traversa sa minuscule chambrette à grands pas et ouvrit une seconde porte, qui menait directement à la chambre de la reine et par laquelle elle en était sortie quelques minutes plus tôt.
Entre-baillant doucement cette porte, elle s'avança à pas de loups dans la pièce et observa. Un rayon de soleil éclairait le visage de la reine malgré les rideaux tirés. Sa respiration était régulière et ses yeux clos. Sur son bras étendu sur le côté se trouvait un livre, que la reine avait sûrement essayé de lire avant de s'endormir. En elle même, Isa se demanda comment la reine, qui ne s'était pas déshabillée, pouvait supporter de dormir engoncée dans sa robe et son corset. Elle s'approcha en silence du lit, se pencha sur la reine qu'elle aimait et servait, et commença à dénouer les premiers lacets du corsage de ses mains habiles pour la laisser respirer. Voyant que la reine ne se réveillait pas, Isa se dit que l'intendant attendrait jusqu'à demain pour lui annoncer sa nouvelle qu'il disait urgente. S'éloigant du lit, elle songea qu'elle devait aller le lui dire, mais n'avait aucune envie de quitter l'ambiance chaleureuse et tranquille de la pièce. Tirant le fauteuil près de la fenêtre, elle s'assit, et patienta. Mais qu'attendait-elle ?

Je ne vois pas trop ce que je pourrais répondre étant donné que je dort... Mais juste uen chose, je crois qu'il est assez tard et c'est même des rayons de lune qui éclairent le visage d'Oceane bien que la nuit ne soit pas encore totalement la.
Bon bah il ne me reste plus qu'à attendre qu'Isa bouge un peu...

Océane dormait d'un sommeil paisible mais léger.
Il n'était pas assez tard pour qu'elle s’endorme vraiment, et depuis que son mari était en voyage, elle avait appris à ne dormir que d'un seul œil.

Et justement, la, elle sentait une présence. Bien sûr, elle était engoncée dans les vapeurs du sommeil mais une sensation étrange la titillait, comme si son subrexterieur voulait lui dire de se réveiller.
Océane se retourna, ramenant sa couverture épaisse et moelleuse sur sa tête. Elle ressentit un soudain frisson et se décida à ouvrir un œil.
Sa première vision fut celle de sa chambre plongée dans la pénombre, encore éclairée par quelques rayons de soleil tardif. Elle secoua la tête comme pour chasser la brume de ses idées et s'assit sur son liT.
La Reine porta la main à ses cheveux et constata que sa belle coiffure était entièrement défaite et qu'elle ne devait pas ressembler à grand chose, sinon à une folle.
Puis elle constata qu'elle était étonnamment libre de ses mouvements.

Pourtant, je me suis jetée sur le lit comme ça sans me changer! Se dit Océane, perplexe.
Ah, c'est sûrement Isa qui m'a enlevé mon corset! Elle est vraiment tout ce qu'il y a de bien! Songea-t-elle en remerciant mentalement sa dame de compagnie.

Quelque chose bougea dans la pénombre, une ombre assise sur un fauteuil.
Océane se redressa brusquement, le cœur battant à tout rompre et observa attentivement la Chose sur le fauteuil, et crut déceler un éclat blanc au niveau du dossier. Puis elle hurla.

J’espère que les gardes vont m’entendre, il faut que je crie fort, se dit-elle, terrorisée.

Mais qui pourrait vouloir la tuer dans son sommeil comme ça, dès son retour?
Les gens la détestaient-t-ils autant?
Et si ils savaient tout de son échec en Germanie ?

C’est sur ces pensées peu réconfortantes qu’Océane entendit une petite voix flûtée et familière, et surtout terriblement contrite s’élever depuis le fauteuil. Mais le jeune femme était encore paniquée, ainsi elle ne comprit pas un traître mot de ce qu’expliqua la voix. Heureusement, elle se ressaisit très vite:

-Isa ! s’exclama la reine, plongée dans la plus grande surprise. Mais que fais-tu la? Je suis désolée d’avoir hurlé comme cela mais… Tu m’as fait horriblement peur ! Qu’est ce qu’il t'a pris ?
La reine prit subitement conscience du ton geignard de petite fille gâtée qu’elle avait employé pour parler à sa dame de compagnie

Ecoute, et si tu m’expliquais ce qu’il s’est passé ? Ajouta-t-elle d’un ton plus conciliant et amical, après s'être rendue compte de sa bévue. Je suis sûre que tout cela n'est qu'un malentendu.

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(Toujours à l'intérieur)

Isa n'avait pas entendu la reine se réveiller, plongée comme elle l'était dans ses pensées. Aussi, lorsqu'elle l'entendit crier, la suivante sursauta et tenta d'expliquer d'une petite voix :

- Votre Majesté, calmez vous ! Ce n'est que moi ! Cessez de hurler, je vous en prie, ce n'est que moi !

La reine ne semblait pas l'avoir entendue, mais elle cessa de crier, ce qui était déjà un progrès. Isa, le coeur battant encore la chamade après la frayeur que lui avait causé Océane, se rendit compte qu'elle même avait fait aussi peur à la reine que l'inverse. D'ailleurs, cette dernière parlait. Lorsqu'elle demanda une explication, Isa prit la parole d'une voix contrite et précipitée.

- Je vais tout vous expliquer... J'ai été tirée du lit par des coups frappés à la porte... C'était l'intendant, il m'a dit qu'il désirait un entretien avec vous... Paraît que c'est important... Alors j'ai dit que j'allais venir voir si vous étiez réveilleé, et quand je suis arrivée vous dormiez... Je n'ai pas osé vous réveiller, alors j'ai décidé d'attendre pour voir si vous alliez vous lever...

Au moment où elle finissait sa phrase de sa voix haletante, la porte s'ouvrit à la volée devant un garde, brandissant une lance.

- Que se passe-t-il, ma Reine ?

Isa, horrifiée, se plaça devant la reine toujours assise sur le lit, la robe délacée et sans corset, les cheveux défaits. Personne ne devait voir la reine dans cette tenue. Personne. Dans des temps où la reine de l'époque était cruelle, le soldat aurait pu périr pour cette faute. La suivante de la reine ne pensait pas que sa maîtresse ne ferait jamais une chose pareille, mais cela ne changeait pas au fait que le jeune homme devait s'en aller immédiatement. Oubliant qu'il était arrivé suite aux hurlements d'Océane, qui avaient été provoqués par sa présence à elle, la jeune femme intima au garde :

- Sortez d'ici immédiatement !

Puis, se rappelant qu'elle était en présence de la Reine et n'avait aucun droit de donner des ordres, elle fit un pas en arrière et baissa les yeux d'un air honteux et soumis à la fois.

Desolée PNJ, je t'avais fait une LONGUE LONGUE LONGUE réponse mais... Ca a planté, en fait ça s'est déconnetcé et j'ai fait tout ce que j'ai pu mias... Rien n'est revenu. Donc voila je susi trop dégoutée, mais je te répondrai quand même.

-Une audience? Mais maintenant? s'étonna la reine.
Je veux dire qu'il est un peu tard... Est-ce si urgent que cela?

Oceane, bien que tout à fait réveillée à présent ne se sentait pas non plus de donner audience juste après son retour.
Ses devoirs de reine pouvaient bien attendre le lendemain non? Elle n'avait pas les idées claires et risquait de commettre nombre de bévues...

-Oui majesté, ça m'a l'air urgent. répondit la dame de compagnie. Mais je pense que pour parler d'une affaire important, vous avez besoin de repos aussi vaudrait-il peut-être mieux reporter cela à demain..

-Je ne sais pas... Si c'est important, mon devoir est de les recevoir. pesa Oceane.

Ocena se tâtait. Bien sûr qu'elle jugeait important es devoirs envers sa nation.
Mais fallait-il nécessairement traiter cette affaire maintenant?

-Non, tu as raison, si je le ou les reçois aujourd'hui, cela risque d'être une catastrophe. Bien que je me sente un peu coupable, je vais reporter ça demain tôt dans la matinée.
Donne-leurs rendez-vous à 8h dans la salle des audiences.
En attendant, fais-leur apprêter des suites et monter des repas, bref, rends leur court sejour agréable s'il-te-plaît.
Le minimum est qu'ils soient bien reçus.

[eh ! tu peux arrêter de me faire parler ? et si j'avais pas envie de te dire ça, moi, hein ?
Bon, tant pis, je te pardonne. Enfin, c'est une mauvaise habitude à ne pas prendre.]

Isa s'inclina en murmurant un "Oui ma reine" d'une voix fatiguée. Elle sortit par la petite porte qui menait à sa chambre. Soudain, elle se souvint qu'elle avait fait attendre un bon bout de temps l'intendant, et que de surcroit elle était toujours en chemise de nuit. "Bah, tant pis", se dit-elle en baillant. Dans la pénombre de sa chambre, elle chercha à tatôns la porte menant dans le couloir.

A l'extérieur, l'intendant, qui avait effectivement attendu longtemps et n'avait pas changé de position, se tenait droit comme un I. Il vit avec soulagement la porte dissimulée dans les boiseries s'ouvrir et la dame de compagnie qu'il avait déjà vue plus tôt en sortir. Il constata avec un petit sourire en coin qu'elle était toujours en robe de nuit. Il la regarda un moment, avant de se rappeler à ses devoirs. Il se redressa.

Le garde, lui, sa hallebarde au poing, observait le manège d'un air amusé. Alors l'intendant n'était pas si irréprochable qu'on le disait. Lui aussi ne put s'empêcher de sourire, mais son heaume le cacha mieux que l'intendant, qui arborait un sourire béat, sûrement sans s'en rendre compte.

Isa prit la parole.
- La reine est fatiguée. Elle ne veut pas recevoir d'audience ce soir. Elle vous donne rendez-vous demain matin à huit heures. En attendant, monsieur l'intendant, elle vous charge de vous occuper de ces visiteuses en leur donnant une chambre...
L'intendant l'interrompit.
- C'est déjà fait, dame Isa.
- Alors tout est parfait. Allez seulement les informer que la reine les recevra demain.

L'intendant eut un petit salut, remercia, puis tourna les talons. Il se retourna et contempla Isa une dernière fois avant de tourner à l'angle du couloir.

Quant à elle, Isa rabattit d'un geste négligent la visière du heaume du garde.
- Qu'est-ce qui vous fait rire, jeune impertinent ?

Celui-ci se contenta de sourire de plus belle. Il appréciait beaucoup la nouvelle dame de compagnie de la reine.

- Je vais manger un morceau, je vous laisse la garde de la reine. Vous voulez que je vous rapporte quelque chose ?
Après que le soldat l'ait assurée qu'il n'avait besoin de rien, Isa partit à son tour en direction des cuisines. En chemin, elle croisa la petite fée qui suivait Merlin partout. Andora. Comme ce couloir ne pouvait mener qu'à un seul endroit, les appartements de la reine, elle lui signala d'un ton léger que sa majesté ne recevait pas ce soir. Puis elle disparut par la porte des cuisines. Du fromage. Oui, c'était de fromage dont elle avait envie.

[Je sais, c'est compliqué. Bon, il suffit de savoir que le violet correspond à Isa, le blanc à l'intendant et le vert au garde. C'était juste pour différencier pendant les dialogues. Comme il y a dialogue de PNJ à PNJ, je dois bien me débrouiller comme je peux...]

Dès qu'Isa fut sortit de la pièce, Oceane soupira d'epuisement.
Puis elle se déshabilla bien qu'il ne reste plus grand-chose, et enfila la chemise de nuit toujours posée sur le fauteuil de l'entrée de la suite.
Ensuite elle entrebailla la fenêtre au risque d'être malade et respira une bouffée d'air frais. Cette fois-ci, plus aucun rayons de soleil ne pointait et il faisait sombre.
Bien que réveillée en sursaut, la reine somnolait toujours un peu aussi decida-t-elle de se recoucher dans les drats doux de son lit moelleux.
Elle repensa à toute sa journée et se reprocha de faire sans arrêt reveiller Isa qui était pourtant bien plus à plaindre qu'elle, étant toujours en duil de son frère.
Demain, il faudrait qu'elle se réveille tôt pour avoir le temps de bien se mettre en valeur avant l'audience.
Oups, elle avait oublier de prevenir Isa de ce detail. Mais la dame de compagnie était toujours fidèle à elle-même et s'en souviendraiy.

*Peut-être devrais-je quand même lui rappeler, songea Oceane.

Mais la reine était si, si fatiguée et elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit ou se trouvait sa dame de compagnie.
De plus, réfléchir lui demandait un effort de plus en plus pénible.
D'ailleurs, pourquoi réfléchir?
Il était tard, son lit était confortable et ses yeux se fermaient. Elle réfléchirait à tout ça demain.
En admettant que quelqu'un la réveille...
De nouveau Oceane culpabilisa, et de nouveau les vapeurs du sommeil l'emportèrent.
Mais oui, Isa ou au moins quelqu'un y penserait.

Dans sa chambre attenante à celle de la reine, Isa se leva en sursaut. Elle respirait difficilement, ses joues étaient rouges. *Cauchemard* diagnostiqua-t-elle. Elle jeta un coup d'oeil à la fenêtre et se rendit compte avec affolement que le jour était déjà levé. Regardant plus précisémment l'emplacement du soleil dans le ciel (à travers la pluie), elle se rassura. C'était l'heure à laquelle elle devait réveiller la reine. Bon, elle aurait aimé se lever avant pour avoir le temps de planifier sa journée, d'envoyer des ordres aux cuisines et de flâner dans le château, mais elle n'était tout de même pas en retard. C'était déjà ça de gagné.
Les cheveux en bataille, elle se serra dans une robe de chambre et ouvrit la porte qui menait chez la reine.

- Majesté, murmura-t-elle. Il faut vous réveiller. Il pleut, dehors. J'ai bien fait d'allumer un feu hier soir.

Tout en parlant, elle tirait les rideaux de la fenêtre, ceux du lit, et ravivait le feu. Elle prépara l'eau du broc de toilette, ouvrit la porte de la garde robe pour laisser entrer la lumière, puis sortit et demanda au garde d'appeler quelque servante pour monter le petit déjeuner.

Loin, très loin, la voix d'Isa lui parvint tandis qu'elle rêvait de grands bals et de musique entraînante.
Océane grommela vaguement mais se releva quand même.
Elle n'avait pas oublié son audience matinale et entreprit donc de sortir de sa délicieuse couverture moelleuse.
La lumière matinale avait éclairé la chambre qui demeurait quand même sombre, en raison de la pluie drue qui tombait au dehors.

Océane se leva, baillant et serrant sa robe de chambre autour d'elle.
Elle remarqua le broc d'eau posé par Isa et commença à faire sa toilette. Puis elle choisit sa tenue du jour, ainsi que ses bijoux.
Elle opta pour une couleur dorée s'accordant avec ses cheveux roux et ses yeux verts.
Ensuite elle attendit qu'Isa revienne pour l'aider à enfiler son corset et à coiffer ses cheveux.
Celle-ci rentra dans la chambre quelques instants plus tard, en compagnie d'une servante apportant son petit déjeuner. Tandis qu'Océane attaquait le repas, sa dame de compagnie s’attaqua à sa longue tignasse couleur feu.
Comme toujours, le résultat était surprenant, Isa ayant un réel don dans la coiffure. Ensuite elle aida sa Reine à s’habiller avec le plus grand soin, dès que celle-ci eut terminé son petit déjeuner.

-Il est l’heure majesté ! Déclara enfin Isa, brisant le silence devenu presque oppressant à l’intérieur de la suite.

Océane, sans raison particulière sentit soudain son cœur s’oppresser, comme à l’annonce d’une mauvaise nouvelle.
Apparemment, ni plus ni moins que l’ambassadrice s’était déplacée, et cela ne risquait pas d’être une simple visite d’agrément vu les nombreuses guerres que son mari avait déclarées à la Russie…

[Mais tu vas arrêter de me faire répondre ? Ou je vais finir par bouder, moi !!]

Lorsqu'Isa revint dans la chambre, en compagnie de la servante, Océane avait déjà choisi sa tenue et ses parements. Isa observa la robe qu'elle avait choisie, et eu une moue approbatrice. La reine avait toujours eu un bon gout, et c'était pour cette raison qu'elle choisissait ses vêtements seule, contrairement à ce qu'on attend d'une souveraine. Les bijoux se marriaient très bien au ton de la robe et à la couleur des cheveux et de la peau d'Océane.
Alors que sa reine s'attablait, Isa renvoya la servante, puis saisit une brosse et entreprit de coiffer la reine. Elle lui fit un chignon stricte, puis organisa des mèches folles autour du visage. Elle glissa des rubans d'or dans les cheveux d'Océane, puis la laissa s'admirer dans le miroir. Pendant ce temps, elle l'aida à enfiler la robe à corset, puis se plaça dans le dos de la reine et se mit à le lacer, manquant de la faire étouffer.

Isa était contente de son poste auprès de la reine, mais on lui avait dit qu'elle devait être dame de compagnie, et elle en devenait quasi servante. Elle réveillait, habillait, coiffait la reine, ce qui était le boulot d'une petite soubrette en général. Elle qui croyait se délecter de balades à cheval et de réceptions s'était retrouvée dans un monde où il fallait trimer dur pour peu de récompenses.

- Il n'est pas encore l'heure, Majesté, annonça Isa. Mais elle avait l'impression que la Reine ne l'écoutait que d'une oreille, ou du moins ne comprenait pas ce qu'elle disait. Elle répéta donc la phrase, et ajouta, tandis qu'Océane avait un air absent et angoissé : Vous avez encore le temps. Que voulez vous faire ? Voulez vous que je fasse appeler Merlin, pour qu'il vous fasse rapport de ce qui s'est passé dans le château pendant votre absence ?

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