Campement : tente de Morgane

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

La tente de Morgane était située au beau milieu du cercle de pierre ; plus qu'une tente, c'était un véritable palais de toile colorée.
Son entrée était gardée par deux soldats en armure noire, flanqués de molosses aux crocs acérés et aux nombreuses queues terminées par une pointe de bronze.
Dans la pièce principale, décorée de rouge et de bronze, une superbe femme se reposait sur un sofa tendu de velours. Mais sous ses paupières mi-closes, deux prunelles de feu brillaient de colère.

Morgane, fidèle à elle même, ruminait de sombres plans de vengeance tandis que ses généraux tentaient d'inculquer un minimum de stratégie à leurs soldats. Loups garous, hydres, centaures et gnomes circulaient comme bon leur semblait dans le campement, au grand désespoir de leur maîtresse.

La magicienne se leva d'un bond et distribua nombre de regards furieux aux belles servantes qui lui servaient un repas succulent, tandis que quelques unes d'elles jouaient une musique raffinée dans un autre recoin de la tente. Mais malgré tous leurs efforts, Morgane restait mécontente.
Elle s'empara d'un vase qu'elle fracassa sur le sol avant de commencer à faire les cent pas, ses bras croisés derrière son dos :

- Trois ans déjà que je suis réfugiée dans ces bois, comme une vulgaire épouse répudiée... Merlin ne perd rien pour attendre, il paiera ! Lupus ! Qu'on aille me chercher cet incapable d'Alexander Lupus.

En réponse à ses cris, un homme solidement bâti se présenta à elle, accompagné d'un chétif gnome à l'air malingre et vicieux. Le premier commença :

- Voilà, ma reine...
- Silence ! Répliqua Morgane. Parle, Alexander. Des nouvelles du front ?

Le minuscule gnome s'inclina profondément devant la magicienne et répondit :

- Oh, ma reine, peu de bonnes nouvelles. Merlin est de retour à Camelot. Il veut récupérer Excalibur.
- Ces nouvelles n'en sont pas, Lupus. Dois-je te rappeler le prix de mon insatisfaction ?
- N-non, ma reine. Mais les hommes sont insatisfaits de la trop longue absence du magicien, et certains d'entre eux nous rejoignent. Dans les quartiers nord...
- Suffit. Que chaque volontaire avide d'or et de pouvoir me soit présenté sur l'heure. Quand à toi, Lupus, fais toi tout petit. Tu as intéret à prouver ton utilité, sinon...

Les deux hommes s'écrasèrent de nouveau devant leur souveraine et sortirent à reculon, échangeant entre eux quelques regards inquiets.
Morgane s'allongea de nouveau sur son sofa, et ordonna à deux servantes elfes de recommencer à l'éventer.

La brute épaisse laissa Nya finir le chemin toute seule, lorsqu'il commença a s'éloigner elle prit une inspiration bruyante, profitant de l'air frai et provoquant par la meme occasion son escorte. Celle-ci, n'ayant pas l'air au courant de sa triste situation de bête puante, ne sembla pas y préter attention. Mais Nya sourit cependant.

Elle s'approcha prudement de la tente de Morgane. Elle n'avait rien a vraiment se repprocher, et dans le fond Morgane ne l'effrayait pas tant que ca. Mais elle n'etait pas habitué a etre ainsi invitée par son altesse et se demandait comment ca se passerait.

Elle arriva devant l'entrée de la tente. Prit une longue inspiration, entra la tête baissée, s'inclina respectueusement avec sa grâce féminine, puis leva enfin les yeux vers sa reine, gardant cependant la tête légèrement inclinée en guise de soumission. Dans le fond elle ne l'etait pas réellement, mais elle ne voulait risquer d'offenser la reine et ne connaissait pas tres bien l'usage pour ne pas avoir été invitée a la voir seule.

Vous m'avez fait demandé ma reine ?

Elle parla sur un ton dénué d'émotion, ne voulant trahir une quelquonc pensée, bien qu'elle n'en avait pas vraiment a cet instant précis.

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

Les narines de Morgane se dilatèrent ; elle l'avait enfin devant elle, cette chevalière rebelle. D'ordre général, Morgane n'aimait pas trop les femmes. Trop artistes, pas assez brutes, et elles risquaient toujours un peu de lui faire concurrence - même si cela ne l'effrayait pas vraiment. Personne ne pouvait rivaliser avec la beauté de Morgane, si ce n'était, autrefois, que la reine Guenièvre. Mais les belles femmes sont traitres, et la beauté de la reine l'avait conduit à sa perte. Cela n'arriverait pas à Morgane.
Elle rejeta sa tête en arrière et eut un sourire quelque peu méprisant : Nya ne se soumettait en aucun cas à son autorité, et cela malgré les faux semblants de respect qu'elle entretenait. Elle chassa d'un geste de la main toute les créatures présentes dans la tente, restant seule avec Nya.

Elle se leva, et s'empara d'un sceptre d'argent au bout serti d'un enorme rubis de la taille d'un oeuf.

- Nya Waldren... tu fais bien parler de toi, chevalier. Sais-tu ce que mes agents me rapportent ? Non ? Que tu es traitre à Ma cause. Qu'importe, se sont des trolls et des gobelins, et ceux ci ne t'accordent guère de sympathie.

Elle fit une pause et la toisa de nouveau. A son regard, on voyait clairement que cette pensée était valable pour elle aussi ; elle ne lui faisait d'ailleurs pas confiance.

- Mais je ne veux pas te parler de cela. Tu t'es jusqu'ici montrée loyale, et tu as été utile à notre cause. Cependant, tu pourrais l'être plus encore.

Son ton était posé, et elle avait recommencé à faire les cent pas ; mais elle s'arrêta brusquement et fit volte face, son regard flamboyant ; sa voix se fit plus dure :

- En as-tu le désir ? Es-tu prête à aller plus loin dans ma lutte contre Merlin ?

Nya ne cilla pas lors du discourt de Morgane, elle avait au fil des années adopté un masque vide de toute émotion, gardant le regard vide, pour qu'on ne puisse deviner ce qu'elle pense. Cependant, dans sa tête ca bouillonait. Mais la parole des trolls et des gobelins n'etait pas tres importante. Cependant sa mère ayant été éxécutée pour traitrise, le fait qu'une telle chose soit arrivée aux oreilles de Morgane n'etait pas rassurant. Il ne fallait surtout pas faire de faux-pas.

Cependant, ce que lui demandait maintenant Morgane etait délicat. Elle n'avait d'autre choix que d'accepter, c'était une évidence, mais ca la rendait mal a l'aise. Elle n'avait rien vraiment contre Merlin, ne l'ayant jamais rencontré et ayant toujours refusé de croire le bourage de crâne qu'on avait tenté de lui faire, elle ne pouvait se faire un avis de lui. Lutter contre l'inconnu etait dur. Mais de toute facon il le fallait.

De plus, elle avait un véritable gout pour l'aventure et le combat. Ces derniers temps avaient été d'un ennuit assez déconcertant, peut-etre pourrait-elle enfin s'occuper vraiment.

Ainsi, un sourire determiné se dessina sur ses lèvres, et un regard mauvais s'empara de ses yeux. Elle répondit d'une voix grave :

Oui. Je le suis ma reine.

Parfaite comédienne ou envie réelle de lutter contre quelque chose ? Elle meme n'aurait su le dire vraiment.

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

Morgane eut un sourire rusé. Bon, au moins, Nya avait l'air sincère. Ce qui ne la rassurait pas tant que cela : en effet,habituellement, elle pénétrait les pensées de ses hôtes pour connaître leurs intentions ; cependant, Nya protégeait jalousement sa conscience d'un rempart mental.
Elle refusait donc d'accorder sa confiance au chevalier, sachant parfaitement qu'elle prendrait un risque en le faisant.
Elle rejeta ses longs cheveux en arrière et carressa un corbeau qui s'était posé sur son épaule. Elle se rassit, tenant toujours l'animal entre ses mains blanches, le contemplant silencieusement. Elle releva la tête et eut un sourire cruel quand elle transperça l'oiseau de ses ongles ; l'animal croassa douloureusement, et passa à trepas.
Morgane s'en débarassa en le rejetant au sol et regarda de nouveau son interlocutrice :

- Parfait. Vraiment...

Elle contempla un moment la longue crinière de Nya, et, avec satisfaction, ajouta :

- Vous êtes une jolie femme, Nya, vous le savez...

Elle passa devant elle en se déhanchant, montrant une fois de plus sa perversité et son audace. Elle tenait à montrer que même les femmes les plus tenaces succombaient à son charme... ou prérissaient dans la crainte.

- Qu'en pensez vous ? Vous trouvez-vous... apétissante ?

Elle continuait son manège, tournant autour de la jeune femme, sa langue passant sur ses lèvres. Ceux qui la connaissaient savaient que cette attitude devançait habituellement une action d'éclat, un meurtre, ou pire...

- Je veux bien entendu parler pour les hommes, n'est-ce pas ?

Elle s'arrêta et empoigna le menton de la demoiselle pour tourner sa tête vers elle, la regardant droit dans les yeux.

- Répondez !

Nya sembla déconcertée. Le comportement malsain de Morgane ne l'impressionait pas vraiment, ayant supporté jusqu'a 16 ans les envies incestueuse de son père. Ce qui la perturbait était les paroles a l'égart de son physique. Elle laissait négligement ses cheveux pousser, quand au reste de son corps il était comme il était. Elle n'avait pas l'occasion de se regarder dans un miroir, n'en ayant d'ailleurs pas, elle n'avait donc jamais eut une image net et entière d'elle-meme.

Quand aux hommes, certes elle était une femme et il lui arrivait que de droles de pensées lui viennent en tête, mais outre ceci, ca ne l'interessait pas plus que ca. Et les hommes devaient le sentir car aucun n'essayaient. De toute facon, pour les rares qu'elle pouvait supporter, et réciproquement, elle ne représentait qu'une camarade, un compagnon, et s'en était de meme pour elle. Quand aux autres, son attitude cinique les tenait généralement a l'écart.

Ne sachant quelle réponse attendait la reine elle décida de dire l'entière vérité. Elle savait que Morgane n'aimait pas la concurence, mais en meme temps elle ne savait ce qu'elle attendait d'elle. Donc prendre des précautions inutiles pourraient agraver son cas.

Pour être tout a fait honnête ma reine, je ne me suis jamais vu, je ne peux donc vous dire comment je me trouve. Quand a l'avis des hommes, soit je ne suis pas a leur gout, soit mon attitude les repousse, en tout cas ils ne m'ont jamais montrer un quelquonc intéret physique.

Il était également possible qu'elle ne sache pas le remarquer. Mais cela en revenait au meme de toute facon. Puis sa vie était assez compliquée, elle n'avait nul besoin d'y ajouter ce genre de probleme.

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

Morgane lacha le visage de la guerrière et se reposa sur la banquette de velours.
Nya était réellement déconcertante ; raison de plus pour s'en tenir à son plan de départ : l'éloigner. Lui donner une mission quelconque qui l'empêcherait de connaitre ses plans sans que cela paraisse douteux.

- Il est certain que vous ne vous soignez pas. Mais... cela va s'arranger. Tout comme votre comportement.

Elle se releva et recommença à lui tourner autour, la jaugeant du regard ; elle souleva une mêche des ses cheveux roux, fit la moue, et frappa dans ses mains.
Aussitôt, trois servantes arrivèrent, armées de peignes, de bassins d'eau, d'encens, de myhrre et d'huiles parfumées.
Elle commencèrent à décrasser Nya, lui peignant les cheveux, les entremêlant de fleurs blanches et rouges, lavant son visage, le parfumant, et le maquillant.
Pendant ce temps, Morgane continuait :

- Les belles femmes entraînent facilement les hommes dans leurs filets. Il sont si naïfs... Vous vous en rendrez compte.

Les servantes s'eclipsèrent avec leur matériel ; Morgane ouvrit une cassette de bois oriental et en tira une magnifique parure de rubis qu'elle laça autour du cou de Nya.

- Je veux que vous alliez à Camelot. Dans le chateau, dans la ville... séduisez les hommes, les guerriers, les chevaliers... je veux qu'ils se rallient à ma cause.

Elle sortit un diadème pendant et l'accrocha sous les cheveux de Nya, n'en laissant paraitre que l'extrémité basse, sur le front de la jeune femme.

- Vous leur direz que je suis une pauvre femme trahie par son grand amour... que nous sommes des centaines de pucelles déçues par les hommes et Merlin, qui a abusé de nous.

Elle amena enfin une robe en taffetas et de soie rouge carmin qu'elle mit dans les bras de son interlocutrice, lui faisant signe d'aller se changer.

- Je vous remettrai un cheval blanc, harnaché richement, des fleurs, et des présents pour mieux convaincre. Puis entrez dans Camelot, dans le chateau, et séduisez Merlin lui même. Il vous croira, vous montrera la salla où lui et ses pantins se réunissent pour lutter contre moi. Ramenez moi toutes les informations possibles et imaginables. Je compte sur vous...

Elle la contempla et ajouta, le même sourire cruel sur ses lèvres :

- Et la nuit... vous tuerez ceux qui vous ont refusé de me rejoindre.

Nya alla enfiler la robe comme on le lui avait demandé. Elle se demanda a quoi elle pouvait bien ressembler avec ce barbouillage sur son visage, les cheveux peignés correctement et cette magnifique robe. Ayant été privée de sa mère, elle n'avait pas eut une éducation " féminine ". Elle imaginait de toute facon mal son père lui apprendre a se coiffer, elle aurait perdu la moitié de ses cheveux, ou se maquiller...

" Je te montre sur moi et tu essayes ensuite ? "

Rien qu'a imaginer la scene un léger sourire se forma sur ses lèvres mais la Reine ne pouvait pas le voir a ce moment la. Elle vint se présenter devant sa majesté. Afin que celle-ci puisse voir ses quelques talents de comédienne, elle arbora l'attitude qu'elle prendrait au cours de sa mission. Un sourire charmeur, un regard enjoleur et beaucoup de grâce dans ses mouvements. Elle fit une révérance plus que respectueuse, et répondit :

J'accepte ma mission ma Reine, je tacherais de ne pas vous décevoir.

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

Le sourire cruel de Morgane s'évanouit, comme chaque fois qu'elle obtenait ce qu'elle voulait. Il avait plus pour but de contraindre que d'exprimer une quelconque joie.

Elle frappa une nouvelle fois dans ses mains, et deux nains à la mine révêche se précipitèrent à ses pieds ; leurs grandes barbes grisâtres mêlées de feuilles et de crasse trainaient dans la poussière. Le plus grand, vétu d'un bonnet vert et au visage burriné encrassé, rejeta sa barbe sur son épaule pour s'incliner plus profondément, tandis que le second baisait humblement la main de sa reine.
Morgane grimaça et retira sa main promptement de celle du petit homme, avant de les écarter tous deux d'un coup de pied.

Ils sursautèrent et s'éloignèrent d'un pas, avant d'afficher sur leurs visages un air interrogatif.

- Répugnantes créatures... Amenez ici Hazel. Et harnaché correctement, cette fois ! Pas avec vos selles en macramé.
- Oui, ma reine (Yes, master... ^^)

Les deux hideuses créatures s'éclipsèrent, et revinrent bientôt avec un superbe cheval blanc équipé de rouge et de velours, des petits bouquets de lila attachés dans les tresses qui ornaient ses cheveux.
Morgane se leva et chassa les nains d'un geste impérieux, avant de saisir les longes de la monture. Elle les tendit à Nya, et lui ordonna :
- Pars, maintenant. Tu as assez perdu de temps.

Nya observa le cheval avec une certaine apréhansion, elle craignait de rencontrer Wyn sur le chemin, son cheval ou plutot son ami, qui etait tres jaloux. Mais elle le devait de toute facon.

Ainsi elle monta habilement sur le dos de sa monture, un léger sourire apparu sur son visage. Si elle appréciait peu de personnes, elle aimait cependant beaucoup les chevaux et ils le lui rendaient bien. Elle s'empara des longes puis se tourna vers Morgane.

Au revoir ma reine. Je ne reviendrais qu'une fois ma mission accomplie.

" Ou je ne reviendrais pas ", mais cela était sous-entendu de toute facon. Si elle revenait en ayant échoué elle risquait de se faire tuer, ou passer pour traitre mais cela en revenait au meme point. de toute facon.

Puis elle émit un claquement de langue et sa monture partit au trot, puis lorsqu'elle fut plus éloignée de la demeure de Morgane elle se lanca au galop.

Tout comme les gardes à l'entrée du camp, ceux à l'entrée de la tente colorée de Morgane avaient vu surgir une jeune femme vêtue de blanc, le bras droit tordu dans un angle étrange. Il leur avait fallu quelques secondes à peine pour la reconnaître, et ils l'avaient laissée passer sans questions. Ils avaient cependant du remarquer que la femme boitait, que son bras était cassé, que ses cheveux en bataille ne parvenaient pas à cacher les égratinures qui sillonnaient son visage et son cou. elle avait du recevoir la plupart de ces blessures bénignes dans la forêt, mais celle à la jambe semblait être une blessure ancienne mal guérie. Quand au bras, la manche droite de la jeune fille était serrée sous une bande épaisse de tissu blanc, néanmoins taché de sang séché.
Molly s'agenouilla devant la femme magnifique qui se tenait au fond de la tente, étendue sur un sofa. Elle prononça d'une voix hachée ces quelques paroles :

- Je suis de retour, ma Dame...

A ce moment précis, un oiseau pénétra dans la tente-palais, et se posa sur l'épaule droite de la femme agenouillée. Ce léger poids lui arracha une grimace, et elle s'effondra par terre, inconsciente une seconde. Puis elle rouvrit les yeux et son regard se fixa sur la belle femme qui lui faisait face.

Noran arriva devant la superbe tente de Morgane.
Après les longues heures de marche qu'il avait fait, il esperait que Morgane lui permettrait de se reposer quelque peu mais cela dépendait de se patience et de son humeur d'aujourd'hui.

Noran pénétra dans la tente ou il aperçut que Morgane n'était pas seule: en effet, une autre jeune fille qu'il avait déja aperçue aux alentours de camp était déja agenouillée dans la tente.
Noran l'imita aussitôt, et ne put s'empêcher de remarquer une fois de plus la beauté ravageuse de Morgane. L'espace d'un instant, il se surprit à vouloir l'embrasser, puis secoua la tête.
L'image de Roxanne lui revenait à l'esprit et il se sentit honteux.

Voyant que personne ne parlait, espèrant ne pas déranger l'entretien que Morgan avait avec la jeune fille -Molly, non?- il prit la parole:

-Votre splendeur, j'ai accompli ce que vous me demandiez et j'ai de toute nouvelles informations à vous communiquer... entama-t-il avec une légère hésitation. Mais peut-être devrais-je attendre que vous en ayez fini avec Molly (oui, c'était ça, Molly!)?

Noran resta un genou à terre, ne sachant que faire. Il décida d'attendre la réponse de Morgane avant de se retirer car elle aimait prendreson temps afin d'imposer son pouvoir.
Elle serait soit très calme, soit furieuse d'avoir été interrompue...

Magicien/ne Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 30/10/2006

Morgane, qui n'avait levé un sourcil ou bougé d'un centimètre depuis l'arrivée de ses deux chevaliers, se redressa imperceptiblement sur son sofa. Elle les jaugea tous deux du regard, un regard hautain. Elle fit peser dans la pièce un silence, qui leur démontrait son immense pouvoir et sa supériorité.
Pff, que ces êtres là étaient insignifiants ! Elle ne voulait pas perdre son temps avec eux, mais elle devait à la fois continuer à conserver l'estime qu'ils avaient pour elle et écouter les informations qu'ils avaient à lui donner. D'un ton à la fois calme et neutre, elle prit la parole :

- Molly. Noran. Parlez !

Ses traits se déformèrent un instant dans une expression qui ressemblait à de la colère ou à de la haine, puis ils reprirent leur expression d'origine.

- J'en ai assez de me terrer dans mes bois ! Merlin me le paiera ! Mais pour cela, il faut que vous me communiquiez vos informations. Maintenant ! La rumeur qui dit qu'Excalibur a disparu est-elle fondée ? Les villageois sont ils prêts à se rallier à ma cause ? Je veux tout savoir !

Dans sa voix perçait une pointe d'agacement, mais son ton était surtout impérieux, et qui exigeait la soumission. Sans le savoir elle s'était levée et se tenait maintenant debout devant son sofa, les lèvres pincées. Dans un mouvement négligent, elle se rassit et adressa un signe de tête à Noran pour lui signifier de commencer son rapport.

Noran baissa légèrement la tête en voyant la colère de Morgane.
Puis il s'eclaircit la gorge et commenca à expliquer ce qu'il avait appris à la taverne.

-Ma reine (Noran avait toujours appelé Morgane "reine") la rumeur à propos d'excalibur me semble bien fondée car les villageois semblent le savoir.
En ce qui concerne Merlin, j'ignore où il se trouve, mais le roi n'est toujours pas revenu de voyage, et Camelot me semble bien faible en ce moment sans son souverain. La reine vient juste de rentrer après, à ce qu'il parait un echec à la clé dont je n'ai point eu connaissance.
Quant à savoir si les villageois pourraient se rallier à votre cause, je dirai qu'ils croient -les lâches imbéciles- au pouvoir et à la prétendue bonté de ce cher "Merlinpinpin" mais n'ont absolument aucune confiance en leur roi qu'ils n'ont pas l'air d porter dans leur coeur, soit dit en passant...

A cette dernière phrase, le visage de Noran se contracta en un trait haineux. Dès qu'il rentrait voir Morgane, l'emprise du sort qu'elle lui avait jeté devenait plus puissant. Seul l'envie de plaire à Roxanne l'avait empêché d'avoir les mêmes réactions.

-En résumé, reprit Noran, je pense qu'en ayant des paroles convaincantes et en vous montrant devant les villageois avec votre immense et extraordinaire beauté, ainsi qu'en vous présentant comme une enchanteresse, il serai possible de les rallier à votre cause.
Mais peut-être faudrait-il attendre un peu pour un meilleur effet.

Morgane restait froide, distance. Sa beauté glaciale faisait toujours froid dans le dos à ses chevaliers, mais c'était aussi son atout. Elle fit comme si elle n'était pas affectée par ce que venait de dire Noran. Elle fit comme si elle n'avait pas entendu que Noran essayait de lui donner des conseils, à elle ! Elle préférait le ménager : tant qu'il se ferait des idées sur elle, elle pourrait le manipuler.

- Bien. Je prendrai en compte ton rapport une fois que Molly m'aura fait le sien. Molly ; je t'écoute.

Elle ne tourna ni son visage, ni même son regard vers Molly. A peine ses oreilles. Elle était en colère, parce qu'Excalibur, une fois de plus, lui avait échappé. Il fallait qu'elle trouve cette dame du Lac, et qu'elle lui torde le coup une bonne fois pour toutes. Pourquoi cette divinité à deux sous s'acharnait-elle à protéger ses ennemis ?

Molly avait attendu que Noran fasse son rapport, attendant patiement son tour. Heureusement que le bilan de celu-ci, bien que peu glorieux non plus, n'était porteur de trop mauvaises nouvelles. Quand c'était le cas, il valait mieux ne pas être la personne suivante sur la liste de Morgane
Cependant, Molly aurait apprécié que sa Reine est la bonté de se tourné vers elle pour l'écouter, mais il semblait que ce n'était le cas qu'avec ses serviteur de la gente masculine, et qu'en plus pour Molly, qui avait l'insolence d'être belle, il ne fallait pas trop en demander.
Aprés avoir passé pas mal de temps à suivre le quotidien de la Reine Océane, elle avait prit goût à l'idée d'une Reine ayant un certains nombres d'attentions envers ses subalternes. Seulement, sa Reine à elle se trouvait être Morgane, et elle ne se foulait pas à paraître aimable. Molly tenta de se persuader qu'en restant froide avec eux, c'éatait pour être plus juste et que cela faisait d'elle une meilleure monarque. N'empêche que des fois...
Bien qu'elle ne prit même pas la peine de la regarder, Molly fit tou de même une réverence à Morgane avant de commencer son rapport.

-Et, bien, ma Reine, voici ce qu'il en est du voyage d'Océane.

Elle avait prit soin de ne pas dire "la Reine Océane", car elle savait que ce mot adressé à une autre femme qu'elle même avait le don de mettre Morgane en colère.

-Je dois dire que la démarche d'Océane n'a pas été trés efficace. La Prusse a décidé qu'ils accordaient un an à la Bretagne, durant lequel si elle se fait attaquée, la Prusse lui viendra en aide. Mais passé ce délais, la Bretagne devra se débrouiller.

Contrairement à Noran, elle ne donna aucun avis personnel sur ce que devait tenter ou non Morgane. Car elle n'était pas aussi appréciée que lui pour pouvoir se permettre ce genre de choses, et ne le ferait que si sa Reine le lui demandé, ce qui était fort peu probable.

Morgane n'avait écouté que d'une oreille le rapport de Molly. Elle pensait encore à la dame du Lac et imaginait les milles tortures qu'elle pourrait lui faire subir. Si elle réfléchissait bien, ce n'était pas seulement la faute de Merlin si elle pourrissait dans cette forêt : cette minable entité avait aussi sa part de responsabilité ! Alors que, plongée dans ses pensées, elle observait un coin de la tente qui se soulevait, elle se rendit compte qu'il ne faisait plus noir. Le jour s'était levé, un jour grisâtre et pluvieux. Elle entendait le martèlement étouffé de l'eau sur les branches et l'herbe, et l'agitation du camp qui reprenait. Elle se rendit compte qu'elle avait passé une bonne partie de la journée et toute la nuit dans sa tente, quasiment sans se restaurer. Soudain, la faim lui tordit le ventre et son estomac émit un grondement de protestation. Elle espéra que personne n'avait entendu ce bruit incongru, loin de la dignité d'une reine, et se leva de son sofa.

- Molly, je dois avouer que je suis mitigée. Nous ne pouvons pas attendre un an pour les attaquer, d'ici là le désordre instauré à Camelot par le roi et son mauvais règne se sera tassé. D'un autre côté, il nous faudra bien une année pour trouver des alliés puissant autres que la Prusse. Je vais y réfléchir. Molly, Noran, je vous laisse quartier libre pour la journée. Revenez à la tombée de la nuit. Et je conseille à l'un d'entre vous de retourner à Camelot pour continuer de surveiller les faits et gestes de la cour.

La faim et la hâte de les voir partir lui faisait dire n'importe quoi. Elle en devenait presque polie avec cette pimbêche de Molly. Molly ne lui avait rien fait, mais sa beauté était flagrante et insultante pour Morgane. Plus loin elle se trouvait, mieux c'était. Mais elle s'était rendue compte depuis quelques temps que sa fervente chevalière n'était plus si fervente que ça. Elle se promit de lui être un peu plus agréable pour la garder dans son camp (elle était très utile et possédait des informations capitale, il ne fallait pas qu'elle retourne sa cape !). Mais pour l'heure, elle ne pensait plus à réfléchir. Elle voulait dormir et manger, et passer une journée de pluie morose à étrangler la dame du Lac. Enfin à en rêver...

A vrai dire, Molly était surprise. Elle ne s'était pas fait réprimander de quelques façon que se soit et Morgane leur avait ensuite parlé comme si elle tenait compte de leurs avis, ce qui en fait n'était absolument pas le cas, du moins par rapport à Molly.
Elle entendit bien sûr le bruit de l'estomac de sa Reine, et supposa donc que c'était peut-être la cause de son empressement à les quitter.
Elle tous les cas, son raisonnement avait été rapide, précis et juste. Molly en était un peu emerveillée et son entrain pour la cause de Morgane en fut rasséné. C'est pour cette femme là qu'elle s'engageait, se batter, pour cette femme intelligente et sûre d'elle. Certs elle avait ses défauts, nombreux par ailleurs, et Molly était directement concernée par sa jalousie, mais les instants comme celui-ci, se disait-elle, valait bien la peine de quelques doutes.
Et puis, grâce à cette faim qui la rendait un peu précipitée, sa Reine en devenait par la même occasion plus gentille, leur laissant quartier libre. Le fait de penser à de la nourriture avait éveillé en même temsp l'appétit de Molly, et puis elle aurait effectivement bien aimé retourné en ville pour trouver de quoi réellement essayer de se soinger, car elle n'avait pas vraiment eut le temps depuis sa blessure grave, simplement couverte d'un léger bandage.
Elle se tourna vers Noran. La question sur qui allait retourner à Camelot ne se poserait sûrement pas, il était bien trop proche de Morgane et trop fou d'elle pour ne pas tentait toutes les occasions possible de bénéficier de sa compagnie. Et puis cela faisait bien longtempsq qu'il n'était pas rentré au campement, alors il allait probablement avoir envie de profiter des faveur de son amante.
Par soucis d'un minimum de politesse, Molly supposa qu'il fallait tout de même faire mine de choisir, enfin pas trop non plus, car elle voulait retourner en ville!

-Bon, je suppose que tu désire rester avec notre Reine? Personnellement j'aimerais être celle qui retourne en ville, mais si tu as un raison particulière de vouloir y aller, je me contenterais peut-être de rester...

-O ma Reine, nous nous retirons pour vous laisser vous reposer. déclara Noran d'un ton volontairement dévoué à Morgane.

Il ne voulait pas lui laisser croire que ses sentiments vis à vis d'elle avaient changé... Mais qu'est-ce qu'il racontait voyons? Rien n'avait changé!

Réalisant soudainement que Molly lui avait posé une question précédemment, Noran chassa toutes ces pensées contradictoires.

-En fait, répondit Noran, si cela ne te pose pas de problème, j'aimerai mieux retourner en ville car j'ai, euh... Quelqu'un à voir.

Mais tu sais, ajouta-t-il, La Reine n'a pas précisé que nous devions nécessairement rester l'un au camps et l'autre à Camelot.

Ainsi, je pense qu'il n'y a aucun problème sur ce fait la et tu peux toi aussi te rendre au village.

Sans laisser le temps Molly de répondre, Noran enchaîna :

-Bon, je suis un peu pressé donc je vais te laisser. N’oublie pas te rentrer à la tombée de la nuit !

Sur ce, il tourna les talons, s’éloignant à pas rapides du camp. Il avait été distrait durant toute la conversation et avait hâte de rejoindre Roxanne à la taverne…

» Morgane

*Campement : tente de Morgane*

Campement : tente de Morgane